Spectre Nocturne Il n'y a pas de pardon, il n'y a que la pénitence Je m’étendais de tout mon long dans mes draps de satin blanc, les plis à la surface reflétaient les traits d’une nuit agitée. J’observais le plafond de ma chambre en ne disant mot, le regard inexpressif, me demandant pourquoi ces cauchemars hantaient mon âme torturée. J’étais confronté à toutes les afflictions d’un sommeil perturbé, aussi puissant soit l’engrenage de Morphée pour nous enfoncer dans une profonde léthargie, il n’était pas assez téméraire pour avoir un impact sur moi ce soir-là. Je basculais en position assise, la main sur le visage comme pour soutenir le poids des peines qui me déchiraient intérieurement. Après un bref soupir de lassitude et de découragement, je décidais de tenter de fermer les yeux à nouveau. Plusieurs minutes interminables vinrent mettre un terme à ma tentative infructueuse de retrouver le sommeil, j’ouvrais une énième fois mes paupières sur le même objectif, le plafond. J’en avais assez de rester enraciné dans ma couchette tel un cadavre dans un cercueil, il me fallait m’occuper, histoire de passer le temps, qui, soit dit au passage, était terriblement cruel de s’écouler si lentement, comme si les grains de sable du sablier avaient était mouillés. Je caressais la douceur raffinée du satin de la paume de ma main avant de le saisir violemment pour l’envoyer dans les airs tel un vieux haillon sale, puis je me levais lentement de mon lit, étape par étape. Une fois debout, je pris la direction de la douche de ma démarche maussade et nonchalante, comme si mes muscles endoloris par la fatigue avaient décidés de n’obéir qu’a moitié. Je me dirigeais donc vers la douche qui allait me laver des rêves effroyables que j’avais fait cette nuit, et peu importe l’heure que j’avais choisi pour ma toilette, il me fallait être blanchie de tout spectres nocturnes. Tournant les valves grippées de la douche, je laissais couler l’eau sur ma tête baissée, avant qu’elle ne ruisselle vivement sur mon corps tout entier, empruntant les creux de mes muscles comme s’il s’agissait d’un chemin tout tracé. La vapeur d’eau chaude dégagée venait s’agglutiner sur les parois en verre, formant une plaque blanchâtre dans laquelle je m’amusais à dessiner toutes sortes de choses inutiles, quand soudain, il me semblait entendre des bruits de pas. La nuisance sonore de l’eau retentissante sur le sol venait parasiter mon ouïe et je pouvais à peine entendre si ces fameux pas se rapprochaient de moi, ni même s’ils s’éloignaient. Feintant de ne pas avoir entendu pour laisser ce visiteur s’approcher davantage, je continuais à insuffler la pureté de l’eau à mon corps tout entier. Le craquement symbolique du plancher se faisait de plus en plus intense et je pouvais désormais savoir qu’il était tout prêt. Yuki, si elle était encore venue m’espionner pendant ma toilette, ça allez barder pour son matricule. Je serrais les valves afin que l’eau ne s’écoule plus, puis d’un geste vif je sortis de la douche. L’ambiance était devenue sombrement inquiétante et oppressante, comme si mon appartement s’était changé en théâtre de l’horreur. Ma télévision était allumée, bizarrement je me revois encore l’éteignant pour économiser sur ma facture électrique. Il arrivait parfois que ma mémoire à court terme me joue des tours, pourtant, je pouvais affirmer avec exactitude que cette foutue télé était éteinte à l’instant même où j’ôtais mes vêtements pour entrer dans la cabine de douche. Je m’avançais plus près, m’agenouillant afin d’atteindre le bouton d’alimentation, quand l’émission interpella mes sens.
Mes yeux s’écarquillèrent, la situation devenait critique, je ne savais plus si j’étais en pleine crise de paranoïa ou tout simplement en train de perdre la boule. J’étais tendu comme un arc, à fleur de peau, la moindre étincelle mettrait instantanément le feu aux poudres. Ma respiration devenait plus intense et mon souffle haletant, je pouvais sentir la peur dans la peau de l’animal traqué. Mes sens s’entêtaient à me dire « Tu es en danger », mais je continuais de regarder cette émission étrange.
Je sentis un déplacement d’air provenant de derrière, c’est pourquoi, presque instantanément, je fis volte-face. Absolument rien d’anormal et pourtant, cette sensation de danger était toujours omniprésente. Je décidais finalement de me relever sans éteindre la télévision. Poings serrés sur les genoux, j’amorçais un redressement qui ne put aboutir. Un violent coup dans la nuque me donna la sensation de ne plus toucher terre, comme si mon sang s’était changé en pierre et mes muscles en guimauve. Mes jambes tremblotèrent un temps avant de fléchir, puis je tombais à genoux comme un pantin désarticulé, avant de finir en syncope sur le sol frais de mon appartement. Epøque |
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[Tokyo] Spectre Nocturne
Epoque- Messages : 10
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Xylomid Identity
Nom Complet: Kurohana Setsuya
Numéro: 007
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[Tokyo] Spectre Nocturne
SOLARIS- Computer
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- Message n°2
Re: [Tokyo] Spectre Nocturne
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Nous n'avons aucun commentaire à vous faire.
Nous vous souhaitons un bon voyage à bord de la navette qui vous emmènera dans le vaisseau "Xylomid X-N42".
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